Une technique renouvelée à Notre-Dame
la technique créée par Henri Martin-Granel
Martin-Granel a créé une nouvelle technique de vitrail, employée à Royan, d’abord pour la flèche du baptistère avant 1960, puis dans la nef au cours des années 1960, enfin, plus tard, dans le Chemin de Croix.
Martin-Granel utilise la dalle de verre, en morceaux géométriques posés à plat, et jointés par du ciment. La grande nouveauté est l’insertion de lames de verre blanc à surface imprimée de reliefs, enfoncées sur leur tranche d’environ 1 cm dans le ciment, dépassant vers l’intérieur du vitrail de 3 à 6 cm. Ces lamelles forment des alvéoles transparentes.
Selon Martin-Granel, cette invention possède plusieurs avantages.
du point de vue plastique :
- par la vision latérale et d’en dessous (cas des grandes verrières), cette résille de lamelles crée des transparences, des demi-teintes, des irisations, qui augmentent la légèreté, en même temps que la lumière est diffusée.
- le dessin géométrique de la résille, matérialisé par la tranche de verre éclairée, donne aussi au vitrail une profondeur, une troisième dimension.
- l’accumulation au cours des années des poussières sur les parties horizontales crée une sorte de glacis qui renvoie la lumière.
du point de vue acoustique :
- les alvéoles de dimensions différentes brisent les résonances et atténuent les vibrations.
Cette technique est peu courante. Martin-Granel l’a utilisée dans d’autres édifices, notamment le Studium dominicain de Toulouse, le couvent des bénédictines à Lisieux, et la nouvelle cathédrale d’Alger.
Isaïe projet de vitrail pour Notre-Dame de Royan H. Martin-Granel - non réalisé
Annonciation projet de vitrail pour Notre-Dame de Royan H. Martin-Granel - non réalisé
Henri Martin-Granel, maître-verrier
1914 : naissance en Languedoc. Études d’Architecture aux Beaux-Arts de Paris. Étude de la sculpture, de la mosaïque et du vitrail.
1950 : s’installe en Tunisie pour y réaliser ses premières commandes importantes : vitraux de Notre-Dame de Bizerte (1950-54), gisant de Saint-Louis à Carthage (1950-54), motif bronze pour l’Hôtel des Services de Sécurité à Tunis (1953-54).
1954 : il revient en France, crée et exécute de nombreux et importants ensembles de vitraux où l’intégration au mur se poursuit à travers des recherches techniques, comme pour le mur-vitrail de la Chapelle d’Antony.
- Réalisations selon cet axe de recherche : cathédrale Saint-Denis de La Réunion (1956), Studium dominicain de Toulouse (1958), abbaye Notre-Dame du Pré à Lisieux (1958-1959), nouvelle cathédrale d’Alger (1959-1963), église Saint-Crépin de Soissons (1964), église Notre-Dame de Royan (1956-1968), église d’Ambourget d’Aulnay-sous-Bois (1966), église Saint Jean Bosco de Meaux (1967), église de la Plaine d’Ozon à Châtellerault (1967), chapelle du collège Sainte-Marie à Antony (1968).
1965 : il mène une recherche parallèle, mais de sens contraire, qui le conduit à se libérer des contraintes de l’intégration architecturale pour animer le plan du vitrail par des reliefs, puis à quitter le cadre-baie : le vitrail devient sculpture.
- Réalisations selon cet axe de recherche : résidence des Pins à Boulogne-sur-Seine, collège à Limeil-Brevannes (1969), lycée à Roussillon d’Isère (1975), collège à Annonay (1974), CIN de Saint-Mandrier (mess des officiers) à Toulon (1971)
1967 : il participe activement à la création de la nouvelle ville du Cap d’Agde sur le littoral languedocien, pour l’étude et l’animation des rues, des quais, des places, par la création de sols, de murs, de fontaines, de motifs et d’équipements urbains divers (barbecue, théâtre de verdure…).
- Réalisations ultérieures : mémorial Delgrès à Pointe-à-Pître (1973), recherches pour l’achèvement des vitraux de Notre-Dame de Royan.
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